Pierre Cloutier fait le point sur la saison de l’Armada

Au lendemain l’élimination de l’Armada, le 6 avril dernier, son directeur général (DG), Pierre Cloutier, effectuait le traditionnel bilan de saison de l’organisation. Une saison remplie d’adversité selon l’homme de hockey qui croit tout de même qu’après quelques ajustement, son équipe saura retrouver le sommet dans un « délai plus que raisonnable ».
« On avait un plan en arrière de la cravate il y a un an et demi. On prit des actions, on a acquis des joueurs d’impact […], qui eux ont eu la chance de pouvoir signer chez les professionnels… ce qui a un peu changé nos plans », a-t-il commenté, parlant notamment de l’acquisition de Patrick Guay/William Trudeau, deux joueurs qui ne sont finalement jamais revenus dans les rangs juniors.
« À l’interne, quand on a évalué la situation, on a décidé de prendre la direction qu’on a prise, parce qu’on pensait que c’est ce qui était le mieux pour l’organisation pour se rapprocher de nos objectifs dans un délai des plus raisonnables », a indiqué Pierre Cloutier, ne cachant pas que les objectifs de l’équipe ont changé entre la première et la deuxième partie de la saison, prenant « un pas de côté » sur ses aspirations de championnat pour bâtir davantage autour de ses jeunes éléments prometteurs.
Une précieuse expérience
Malgré le lot d’adversité connu à Blainville-Boisbriand cette année, l’architecte de la Flotte croit que de « de bonnes choses sont quand même arrivées ». C’est notamment le cas de la plus récente présence en série de son équipe.
« Tout le monde a mis la main à la pâte et avait le cœur à la bonne place. Je pense qu’on a eu une bonne expérience en playoffs, on savait qu’on affrontait un défi de taille, mais ce qui ressort de nos rencontres de fin de saison avec les joueurs c’est que ce sera une expérience très bénéfique pour la suite des choses », a-t-il dit, s’accordant avec la mentalité de son entraineur-chef, Bruce Richardson, qui dit souvent que « l’expérience ne s’achète pas ».
Des piliers à long terme
Au cœur du changement de voie de mi-saison, l’Armada a voulu offrir plus de place à la jeunesse afin de lui permettre de mieux se développer. S’outillant pour le faire, l’Armada a envoyé quatre choix de repêchage aux Huskies, le 6 janvier dernier, en retour de l’attaquant de 16 ans Justin Carbonneau et du défenseur de 17 ans Théo Lemieux. Une transaction qui semble être des plus satisfaisante pour Pierre Cloutier.
« Je suis complètement satisfait. À tous les niveaux dans l’organisation, tout le monde est très heureux des performances de ces deux joueurs-là au sein de l’équipe. […] et ça reste de jeunes joueurs, alors vous serez à même de constater que le meilleur est à venir », lance-t-il avec fierté, soulignant que Lemieux à un « plafond très élevé » et que Carbonneau est un « espoir de haut niveau ».
En plein cheminement
Constatant que son équipe possède un « bon noyau » de joueurs nés en 2006, 2005 et 2004, Pierre Cloutier veut encore se donner un peu de temps avant d’annoncer officiellement quand son équipe sera prête pour « y aller ». C’est que, de par la jeunesse de l’équipe, elle se trouve actuellement dans un processus de cheminement, processus qui peut parfois prendre des directions imprévisibles.
« Dans le hockey d’aujourd’hui, tout peut changer très rapidement […]. On a vu des équipes ne pas faire les séries et êtres aspirants dès l’année suivante. Ça arrive, ça peut arriver encore, mais je pense que le mot d’ordre pour nous, c’est de continuer à cheminer, puis laisser le temps faire son œuvre », nuance-t-il, laissant ainsi « toutes les portes ouvertes » à court et moyen terme.
Changements à prévoir
L’Armada pourrait avoir plusieurs nouveaux venus la saison prochaine. Pierre Cloutier parle notamment d’une « saine compétition » à venir au camp avec la possible arrivée à temps plein de certains des plus beaux espoirs de l’Armada tels que Vincent Desjardins, Eliot Ogonowski, Olivier Filaj et Eric Halliday, notamment.
Cette « saine compétition » ne va toutefois pas s’arrêter aux recrues, elle sera aussi applicable aux vétérans. À la conclusion de la récente campagne, Jérémy Fontaine, bien qu’à ses premiers coups de patins dans la LHJMQ, était le seul joueur de « 20 ans » a terminer la saison avec l’Armada. Cette situation s’annonce bien différente en vue de la saison prochaine, alors que l’Armada aura la lourde tâche de choisir entre trois de ses quatre vétérans, soit Xavier Sarrasin, Félix Larose, Mikaël Denis et Alexis Brisson.
« Pour eux, le message est le même : c’est quatre très bons membres de l’équipe, quatre joueurs qui adhèrent aux valeurs de l’Armada. Aucune décision n’est prise pour le moment, ça va faire partie du processus, puis on va voir aux camps ce qui se produira », témoigne Pierre Cloutier.
En mode repêchage
Ceci étant dit, « chaque chose en son temps », comme le réitère celui qui est directeur général depuis 2018. Avant de parler du camp, à l’horaire, il y aura la loterie du 26 avril, dans laquelle l’Armada possède les troisièmes meilleures probabilités de sélectionner au premier rang. Qui mettra la table pour le repêchage du 10 juin, à Sherbrooke.
« Chose certaine, on a du talent, on va ajouter du talent, parce qu’on a de bons choix au repêchage, on va faire nos devoirs et ensuite on va être près pour le camp », indique l’Abitibien, disant « pour l’instant » n’avoir aucune intention de transiger son précieux choix.
Peu de temps après viendra le repêchage européen de la LCH, où l’Armada espéra pouvoir remplacer Max Streule et Anri Ravinskis. « L’objectif c’est d’en amener deux, si bien sûr on est capable d’en trouver deux qui auront un impact à court, moyen et long terme », a énoncé Pierre Cloutier, en doublant son point sur le fait que l’organisation allait « travailler très fort dans ce sens ».
« Arriver à bon port »
Sans vouloir parler à travers son chapeau, Pierre Cloutier a finalement réitéré que seul le temps pourra dire quand son équipe aura la maturité pour aspirer à remporter son premier Trophée Gilles Courteau. Laissant le « travail hockey » parler par lui-même dans les mois à avoir, il n’avait qu’une seule promesse à lancer aux membres de l’organisation et à ses partisans.
« Une chose que l’on peut viser, et qu’on va faire, c’est d’offrir une équipe plus compétitive à tous les niveaux dès l’an prochain », a attesté le directeur général de l’organisation de la Rive-Nord de Montréal, croyant que peu importe la saison exacte où cela se fera, la Flotte finira par « arriver à bon port ».